Rozay cyclo

club cyclotouriste de Rozay en Brie (77)

C’est avant tout Bordeaux Paris qui m’a donné envie de participer au P B P.

 

Quand Gillou m'a proposé de faire Bordeaux Paris, fin 2013, je l'ai tout d'abord pris pour un dingue ! J'avais bouclé mon tout premier 200 seulement deux mois avant et je ne faisais du vélo que depuis 2 ans.

Mais comme Gillou tenait bon et que Jean-Jacques et Eric y allaient, je me suis dit que je ne pouvais pas louper ça.

Alors on a commencé l'entrainement dès le mois de février avec Gillou, sur un Audax de 200 puis le 200 de Noisiel début mars 2014 avec Jean-Jacques et Eric. Que ce dernier fut dur ! Et vint le 300 de Troyes en avril où j'ai dû abandonner à seulement 20 km de l'arrivée et dans un état .... J'en profite pour adresser ici un grand merci à la famille qui m'a accueilli et aidé ce soir là. Je vois encore le regard de leurs deux garçons lorsqu'ils m'ont vu "débarqué" chez eux.

Puis, fin mai 2014, nous avons donc participé et terminé, avec Gillou et Jean-Jacques, notre Bordeaux Paris, sans Eric malheureusement.

Une fois ce premier 600 fini, je me suis mis en tête de faire Paris Brest Paris un an plus tard (encore une fois avec le concours de Gillou qui m'avait parlé de cette épreuve mythique durant nos entrainements).

Du coup, nous avons continué de rouler tout l'hiver pour garder les bénéfices de 2014 avec aussi quelques bonnes distances avec Hubert, pendant l'autonome.

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J'ai aussi eu la chance d'avoir Hubert, Eric, Gillou, Marc et Jean-Jacques qui m'ont aidé à m'entrainer d'autant que j'avais presque convaincu Jean-Jacques de venir avec moi.

Nous avons donc commencé par le 200 de Noisiel tous les 5, début mars 2015. Nettement moins dur que l'année précédente mais un 200 en début de saison est toujours un peu "compliqué", tout au moins pour ma part. Ce samedi là, j'ai aussi retrouvé Thierry, ancien collègue. Du coup, on a roulé ensemble avec ses potes de sortie ce jour là.

Et un premier BRM de fini !

 

Bien sûr, tous les dimanches, comme d'habitude, nous continuions de rouler ensemble avec des sorties de 100 bornes minimum (merci Hubert pour les sorties très matinales ;-))

 

Avec JJ, Hubert, Marc, Thierry et Gillou, nous avons opté pour les 300 et 400 de Noisiel, plus simples car à côté de chez nous et des parcours différents à chaque fois. Nous les avons terminés et sentions, au fur et à mesure, que les jambes suivaient de mieux en mieux. Le petit plus, pour le 400, c’est que quelques sympathiques collègues du club sont venus à notre rencontre sur le retour pour le finir, en partie, avec nous.

 

Pour le 600, Gillou nous avait parlé de nous rendre au bord de mer, idée plutôt séduisante !

JJ et moi nous sommes donc inscrits sur le 600 de Reims avec lequel nous rejoignions la baie de somme. Gillou, une fois découvert le dénivelé total, a préféré se rendre sur le 600 de Noisiel avec Thierry.

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JJ et moi avons passé deux jours de folie ! JJ est un vrai sportif, ce qui n'est absolument pas mon cas et lorsque ce dernier m'a dit "celui là, il était dur", là je me suis dit que j'avais fait quelque chose de bien ;-) Il est vrai que sur ce BRM, nous avons eu 4800 mètres de dénivelé (environ je crois) et du vent de face en permanence, sauf la nuit. Et à l'est de la Seine et Marne les dénivelés sur 100 km le dimanche dépassent très rarement les 1000 m et pour ma part cela tournait surtout entre 700 et 800. Durant ce BRM, nous avons rencontré Francis avec qui nous avons partagé une pizza le samedi soir puis avons dormis deux petites heures avant de repartir. Vers 4, 5 heures du matin, nous avions les mains et les pieds gelés, je me souviens avoir eu du mal à passer mes vitesses tellement mes doigts ne réagissaient plus.

Vers 6 heures du matin, épuisés (notamment moi), nous nous sommes arrêtés dans un sas de banque et j'avoue y avoir très bien dormi, à même le sol mais au chaud. J'ai une belle photo (merci JJ) mais je ne la mettrai pas sur le site. Cette petite sieste de 20/30 minutes m'a permis de terminer ce 600.

Après avoir eu très froid pendant la nuit, nous avons eu un après-midi très chaud avec un superbe soleil et avons traversé de très beaux paysages pour arriver 20 minutes avant la fin du délai pour un BRM de 600 soit au bout de 39 heures et 40 minutes. J'en profite pour remercier à nouveau Francis sans qui nous n'aurions jamais pu terminer dans les temps !

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Quelle joie à l'arrivée et quel soulagement car cela faisait environ 15 heures que nous roulions avec la peur de ne pas arriver à temps.

Le lundi et le mardi suivants ont été un peu compliqués pour la marche à pied ;-) mais cette expérience a été extrêmement enrichissante et c'est là que j'ai compris j'étais loin d'imaginer ce qui m'attendait sur le PBP.

 

A ce moment là, j'ai eu quelques craintes car après seulement deux jours je savais que je voulais absolument faire le PBP mais JJ se posait beaucoup de questions du coup. Après l'avoir un peu "saoulé" pendant 15 jours, il a enfin accepté de m'accompagner pour ce beau périple. Puis Thierry en a fait de même.

Parallèlement à mes BRM, j'avais aussi convaincu mon père de me suivre en voiture pour le PBP (assez facilement d'ailleurs).

 

C'est donc avec mon père et JJ que nous avons commencé à regarder ce qu'il nous fallait emporter, à réserver des hôtels en se faisant de très jolis plans sur la comète pour ce qui avait trait à notre moyenne .... après coup, que j'ai pu être naif :-)

 

Vint le jour tant attendu. Mon père nous a emmenés à St Quentin avec JJ et j'ai laissé ma petite femme et mes deux princesses à la maison. Je crois que c'était l'une des choses les plus dures pour moi concernant le PBP. Que j'ai du mal à les laisser.

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Une fois à St Quentin, c'est une expérience inoubliable !!

 

Nous voilà donc dans le sas, avec Thierry, JJ partant le quart d'heure suivant, et là, la pression monte. Certes j'avais déjà passé une nuit sur le vélo, pour le 400, mais là il allait y en avoir plusieurs et je n'avais jamais dépassé les 600 alors que là ...

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Et puis c'est parti ! et à partir de ce moment la pression se transforme en pur plaisir.

On part par vague de 150 cyclistes, environ. Dès le départ, certains partent très vite et là je me suis dit que je ne jouais vraiment pas dans la même cour.

La première nuit se passe bien, pas au rythme prévu mais nous avançons. Le lundi midi, nous retrouvons mon papa et mon oncle qui l'accompagne. On a déjà quelques heures de retard sur notre planning ... Mais un bon plat de pâtes et c'est reparti !

Dans la journée, on roulait parfois avec des groupes mais souvent tous les trois, cela dépendait des arrêts de chacun.

Nous avons aussi fait une bonne partie de la fin avec un couple, à la base triathlète, qui n’habitait pas loin de chez nous. Par contre, la nuit, nous étions en petit groupe, cela est plus rassurant surtout dans le brouillard sur des routes méconnues et sans aucun éclairage artificiel puisqu’au beau milieu de la campagne Bretonne ! D’ailleurs, c’est génial de n’avoir que la nuit noire, profonde, sans pollution lumineuse. J’en profite ici pour dire qu’il est primordial d’avoir un super éclairage, puissant, pour la nuit lorsque l’on est en pleine campagne et dans le brouillard, cela évite bien des frayeurs.

Ce qui est super sur le PBP c’est de rouler avec gens d’un partout dans le monde. J’ai entre autre en tête d’avoir roulé avec un groupe de japonais quelques heures un matin, et même si la barrière de la langue était notoire, nous partagions les mêmes moments et le même enthousiasme, au final, on se comprenait.

JJ et Thierry ont même fait la course, dans une descente, avec un couple de Brésiliens sur un tandem VTT. Cette petite folie a d’ailleurs faillit couter « très cher » à Thierry dont le vélo, non équilibré comme d’habitude, c’est mis à « guidonner » d’un coup à 70 km/h ! Il n’est vraiment pas passé loin de la correctionnelle, je peux le certifier j’étais derrière.

 

Je ne vais pas énumérer plus ici tout le parcours mais je vais donner mes sensations.

Par rapport à d’autres cyclo, plus courtes mais sympa, je pense que les sensations sont différentes. On y est moins perso sur le PBP mais par rapport à Bordeaux-Paris. On prend plus le temps de s’occuper de ce qui nous entoure et de ceux qui roulent avec nous, même sans les connaitre. Tout au moins, j’ai abordé et ressenti cela comme ça.

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De plus, voir sur le bord de la route des personnes qui vous encouragent et des enfants qui veulent que nous leur tapions dans la main, c'est réellement fantastique. Voir des familles entières, en pleine nuit, vous proposer un café sur le bord de la route à n'importe quelle heure, devant chez eux, c'est formidable. Voir, en pleine nuit, des packs d'eau avec écrit "PBP, servez-vous", c'est génial. J'ai le souvenir, le mardi, d'avoir passé un moment un peu délicat, je n’étais franchement pas en forme. Nous nous sommes arrêtés prendre un café et, en sortant, j'ai échangé avec deux couples dont l'une des femmes semblait réellement inquiète pour moi, alors qu'elle ne me connaissait pas mais trouvait cela tellement fou de repartir sur le vélo dans l'état où j'étais ! Je pense d'ailleurs que je devais vraiment avoir une sale tête et que beaucoup de la réussite sur une telle épreuve se fait surtout avec le mental.

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Je pense que les images des personnes nous voyant débarquer dans les cafés pour prendre un pause me resteront longtemps en mémoire. Leurs regards en disaient long et étaient un mélange d'admiration et d'incompréhension. Tout au moins, c'est comme cela que je l'ai perçu.

Tout le monde était au petit soin pour nous lors des contrôles alors que certains bénévoles semblaient eux aussi très fatigués :-) L'entraide y était réelle. 

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Je me souviendrai aussi longtemps de mon échange surréaliste avec mon père, le dernier soir, où je tente de lui demander quelque chose mais je n'arrive même pas à aligner deux mots cohérents d'affilé et que je termine par lui dire : bon, ce n'est pas grave.

Il m'a avoué ensuite avoir été très inquiet en me voyant partir comme cela pour passer la nuit. Mais je crois qu'il a surtout eu encore un peu plus de mal lorsqu'il m'a vu monter sur mon vélo et ne pas pouvoir pédaler avec les genoux dans l'axe mais complètement à l'équerre. C’est à ce moment que j’ai compris le principe et le grand intérêt du foncier ….

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Quand JJ et moi sommes arrivés à St Quentin, après 89 et 19 minutes (dont 61h41min sur le vélo), j'ai ressenti un réel soulagement et un grand bonheur de voir sur la ligne d'arrivée ma femme et mes deux filles, mon père et mon oncle (ma maman n'ayant pu venir malheureusement). Quel moment inoubliable lorsque qu'ils m'ont serré dans leurs bras. C'était l'aboutissement d'un an de préparation et de "sacrifices", même si ces derniers restaient somme toute assez peu conséquents me concernant, mais ont impacté surtout mes trois petites femmes.

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Pendants ces 4 jours, j'ai eu de nombreux messages et appels de ma femme et de mes deux princesses. Que cela m'a fait du bien mais, en même temps, qu'est-ce que cela a pu être dur car je ne pouvais pas les prendre dans mes bras, et pourtant, j'en avais tellement besoin.

J'ai aussi reçu de nombreux messages de soutien de collègues du bureau et de copains du club qui me suivaient sur internet et de ma maman.

 

Je me suis régalé durant toute la préparation, même si j'ai connu quelques déboires, mais tout cela a été très utile puisque le PBP s'est super bien déroulé. D’ailleurs, sur le PBP, je me suis nettement moins embêté même si j’ai fait le plein de course car j’ai opté pour le « mange quand t’as faim » et ce dont tu as envie. Eh bien cette technique est finalement très efficace, tout au moins pour moi. Par contre il est très important de bien s’hydrater tout le temps.

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Autre point tout aussi important, concernant ce qui repose sur la selle. Un cuissard de grande qualité, déjà testé, couplé à une crème contre les frottements fait partie, aussi, des clefs de la réussite.

 

Sur le PBP, nous avons eu beaucoup de chance pour le temps aussi. Pas de vent, ou très peu, des températures clémentes la journée, mais pas trop chaudes, et assez douces la nuit ainsi que du soleil jusqu'au jeudi matin ou il a plu, pas mal d'ailleurs, mais qu'aurait été le PBP sans au moins un peu de pluie :-) 

 

Je tiens à remercier Hubert, qui s'est levé tôt un paquet de fois pour moi, Gillou, qui nous a suivi jusqu'au bout et a même passé un peu de ses vacances à venir nous retrouver à certaines étapes sur le PBP, Marc et Eric avec qui j'ai souvent roulé, les parents de copains, qui ne me connaissaient pas mais qui ne voulaient absolument pas me louper à Tinténiac, Jean-Jacques et Thierry, mes deux acolytes du PBP, mon oncle et mon père qui nous ont suivi et qui ont été d'une grande aide sur tous les à-côtés de la course et qui se sont pliés en quatre pour nous (ils ont même terminé les 4 jours avec la même tête que nous ....), ma maman, ma grand-mère et mes deux princesses et ma petite femme qui m'ont soutenu et encouragé et surtout laissé faire ce PBP !

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Kevin