Entre
le dimanche 16 aout et le jeudi 20 aout j'ai suivi Kevin et
Jean-Jacques accompagnés de Thierry sur le 18ème Paris
Brest Paris randonneur. J'en ai profité pour saluer des
connaissances dont Bruno P. de Verneuil l'Etang.
De loin grâce au suivi Internet, même s'il a y a eu
beaucoup de bugs avec des retards de plusieurs heures, voire plusieurs
jours pour certains contrôles et grâce aux SMS. De
près en allant les voir à l'aller à
Tinténiac(Ille et Villaine) au 4ème contrôle
(km 363) et au retour au 9ème contrôle (km 865).
Paris Brest Paris, c'est 1230 km à effectuer en moins de 90 h 00.
C'est un spectacle fantastique, j'ai été franchement impressionné par quantité de choses:
•
Le nombre de cyclos et de suiveurs.
Evidemment, je n'ai pas vu les 6000 cyclos qui partaient par vagues de
300, mais Levallois Honfleur avec plus de 2000 participants ne fait pas
cette impression. Là, c'est une file quasi ininterrompue qui
arrive et une autre qui repart après un arrêt plus ou
moins long, très peu de petits pelotons. Afin de me rendre au
contrôle en voiture, j'ai dû attendre 5 bonnes minutes
à un stop avant de traverser la route.
•
L'organisation ; des équipes d'environ
une trentaine de bénévoles assurent en permanence 24
heures sur 24 en se relayant pendant plusieurs jours : la circulation,
le contrôle des cartes de route, la vente de nourriture, la vente
de boissons, le réfectoire, un atelier mécanique avec
ventes de produits cyclos, l'infirmerie, le dortoir. Très peu
d'attente à chaque poste. Moi, qui organise une randonnée
avec 4 circuits 3 ravitaillements pour 200 cyclos, j'applaudis.
•
La fatigue visible dans la montée qui
arrivait au Lycée. J'ai plus été
plus étonné à l'aller par l'état de fatigue de
certains cyclos (peut-être, ne sont-ils pas allés au bout).
Au retour, évidemment j'ai vu aussi des gens fatigués,
mais ils donnaient l'impression de gérer, on sentait qu'ils
combattaient plus le manque de sommeil que la fatigue musculaire.
•
Le manque de sommeil
: j'ai vu des gens dormir
partout, sur les pelouses, sur le bord de la route, sur des bancs, sur
des chaises, n'importe où dans n'importe quelle position. J'en
ai vu dormir à moins de 5 km avant un contrôle et d'autres
à moins de 5 km après un contrôle. A n'importe
quelle heure à l'aller entre 14 h 00 et 18 h 00, au retour entre
04 h 00 et 10 h 00 du matin, il y avait des personnes qui dormaient. Je
suis passé à Quedillac à 4 h 00 du matin. Dans la
salle,
j'ai remarqué un coureur couché qui avait du mal à
se couvrir avec sa couverture
de survie. Il n'avait pas la force de s'asseoir pour l'ouvrir. Je l'ai
aidé à la
déplier et à s'envelopper dedans. Il n'a pas dit un mot
pendant toute l'opération
mais son regard était reconnaissant quand je l'ai quitté.
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La beauté des phares blancs dans un
sens et des feux rouges dans l'autre sens dans la nuit noire à 4
h 00 du matin. Toujours cette file qui avance inexorablement.
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Le nombre de nations
représentées, environ 60. Beaucoup portent un maillot de
leur fédération ou de leur club de randonneurs mondial national ou de leur association Audax nationale.
Au bout de quelques heures de présence, je me suis
adressé à un compatriote en anglais à force de
discuter avec toutes ces personnes, il y a beaucoup de
convivialité entre tous les participants.
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La diversité des vélos : du
vélo de route classique au vélo couché, tricycle
caréné, tandem, vélo pliant, vélo à
un seul développement, vélo de 1900, VTC, VTC et
même un engin où on reste debout pour pédaler.
Certains avaient beaucoup de bagages avec sacoches de guidon sacoches
sur un porte bagage avant et sur un porte bagage arrière,
d'autres le strict minimum.
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Le courage de tous et en particulier d'un
cyclo qui roulait avec une seule jambe et d'un autre amputé des
2 jambes qui pédalait avec les bras! Le courage de ceux qui ont
été jusqu'au bout de leur force et qui doivent
abandonner. J'ai discuté avec un accompagnateur qui approuvait
la sage décision du pilote d'un tandem parce que son passager
malvoyant ne pouvait plus se tenir droit. J'ai vu une dame en larmes
repartir à pied, accompagnée de deux accompagnatrices qui
tenaient son vélo et son casque. Là, je n'ai pas pu
parler.
D'avoir été au plus près du spectacle, cela fait
peur et envie. Je me suis rendu compte que ce n'est pas comparable
à tout ce que je connais (sauf peut-être un super Paris
Roubaix…), pourtant j'ai fait cette année tous les
brevets qualificatifs pour ce PBP : 200 km, 300 km, 400 km, 600 km.
Alors peut-être qu'un jour…
Gillou M.